Cette semaine : cuisine couture

Pourquoi vous parler de Victor Blanchet ?

Parce que Victor fait dialoguer cuisine, mode et parfum dans un lieu hors normes : Halo Paris. Chef exécutif du lieu, il s’inspire de senteurs, de textures et de collections pour composer ses menus.

Je suis obsédé par la narration : chaque carte raconte une histoire.

Victor, quels sont les projets dont tu es le plus fier ?

Devenir chef de Halo. C’est un lieu où je peux mêler cuisine et direction artistique.
Top Chef, aussi : j’en ai retiré beaucoup de frustration mais aussi beaucoup de motivation. Je suis ressorti avec encore plus d’énergie.
Et cette meringue soufflée au chocolat fumé, inspirée d’une pochette d’album.

Dessert inspiré d’une pochette d’album

Trois adresses qui t'ont marqué ?

Au Coin de la Rue, juste à côté de l’Arpège. Après les services intenses, on allait là-bas, c’était réconfortant.
Le Blainville, mon repaire pendant les travaux d’Halo : calme, lumineux, parfait pour bosser.
Datsha Underground, où j’ai fêté Top Chef. C’est un lieu brut, où tout est mélangé : la bouffe, les potes, la musique.

Où croise-t-on ton industrie ?

Les Enfants du Marché, c’est un repère des chefs et sommeliers. La Perle et le Silencio, c’est plutôt la mode. Le monde de la restauration préfère les bars tardifs aux clubs hype, mais les habitudes évoluent.

Comment collabores-tu avec les maisons de parfum ?

On me donne un parfum, quelques mots, une histoire. Je le laisse reposer, j’observe. Puis je construis un dîner qui raconte cette même histoire en saveurs. J’ai bossé comme ça avec Maison Crivelli, Balmain ou Ex Nihilo.

Je ne travaille pas le parfum, je le traduis.

Ta façon de concevoir une carte, ça ressemble à quoi ?

Une carte, c’est un peu comme une collection de mode. Tu lances une collection avec des pièces, une ligne directrice, une histoire, une logique. Et tu les présentes.

Tu veux aussi bousculer l’image qu’on se fait d’un chef ?

Je suis un jeune chef noir, et je ne veux pas juste être bon techniquement. Je veux aussi changer cette image du chef. J’ai envie qu’on montre d’autres figures, qu’on rende visibles d’autres personnes. Et je veux créer un lieu où des gens comme moi peuvent se projeter.

Trois personnes qui t’inspirent ?

La designer de bjoux Sajina Dutertre, pour sa poésie.
Le chef Clotaire Poirier, pour sa liberté.
Le directeur artistique Daniel Roseberry, pour la force de son univers.